Dans un monde où l’intelligence artificielle (IA) prend une place de plus en plus centrale dans nos vies professionnelles, il devient impératif de repenser les modes de gouvernance des entreprises. Isabelle Ferreras, sociologue, politologue et professeure à l’Université de Louvain, a récemment abordé cette question cruciale dans une interview diffusée par l’OBVIA . En tant que Senior Research Associate au Center for Labor and a Just Economy de l’Université de Harvard, elle met en lumière les enjeux de la régulation de l’IA et la nécessité d’une plus grande démocratisation des entreprises.
Pour Isabelle Ferreras, l’une des clés de cette transformation réside dans la mise en place « d’espaces de délibération appropriés » dans les environnements de travail. Elle souligne qu’il ne suffit pas de créer des organes consultatifs sans véritable pouvoir. Les travailleurs doivent avoir un vrai pouvoir décisionnel, afin de pouvoir influer sur les choix stratégiques de l’entreprise, notamment ceux liés à l’IA et à ses applications. Ferreras insiste sur l’importance de faire en sorte que les perspectives des travailleurs sur l’évolution des services produits par l’entreprise soient prises en compte dans la gouvernance.

Cela soulève la question plus large de la démocratisation du travail, où la voix des salariés ne se limite pas à une consultation, mais devient un élément central dans les processus de décision. Cette approche permettrait non seulement de mieux encadrer l’utilisation de technologies comme l’IA, mais aussi d’assurer une transition vers un modèle économique plus juste, inclusif et humain.
Dans cette capsule, Isabelle Ferreras nous invite à réfléchir à un modèle de travail plus équitable, où les travailleurs ont un rôle actif dans la direction de l’entreprise, et où l’innovation technologique est mise au service du bien-être collectif plutôt que des seuls intérêts financiers. Un message puissant pour encourager un changement de paradigme dans la gestion des entreprises à l’ère de l’intelligence artificielle.